L’entraineur de l’équipe nationale du Cameroun de scrabble dresse le bilan de la 10ème édition des « Super Masters ». Il applaudit les performances des élèves et dévoile les ambitions des Lions Indomptables aux prochains championnats d’Afrique.
La veille du démarrage des 10èmes Super Masters de scrabble, vous expliquiez que l’équipe du Cameroun s’était fixé un objectif de 110% à ce tournoi. Que dites-vous à l’heure du bilan ?
Les objectifs que nous nous sommes fixés étaient élevés. Parce que nous sommes les Lions, les rois de la forêt. Nous ne reculons devant rien. L’ambition c’était de figurer sur le podium de chacune des épreuves inscrites dans le cadre de ce tournoi. Je vais dire que l’objectif est atteint. Nous avons deux grandes variantes qui ont été disputées. C’est le scrabble classique d’une part et le scrabble duplicate d’autre part. En scrabble duplicate, nous faisons Top 2. C’est-à-dire que nous avons la médaille d’or et la médaille d’argent respectivement engrangés par King Josaphat Nkouete Cheuwa alias KJC et Yvan Seundjeu que nous appelons affectueusement « le motologue » ou « le ruskov ».
En scrabble classique, le champion du monde 2021 Eric Salvador Tchuyo s’est incliné en face d’un valeureux représentant de la République Démocratique du Congo Lionel Enginzi. Mais il est tombé avec les honneurs. C’est une médaille d’argent Au Défi des Masters, nous avons placé deux joueurs dans le Top 4. Globalement, pour ce qui est des Lions indomptables, nous avons une campagne satisfaisante. Objectif atteint, toutes les cases sont cochées. En plus de cela nous avons pu identifier des axes de travail majeurs pour les prochaines échéances.
https://sportcamer.com/cameroun-rd-congo-et-gabon-vainqueurs-des-super-masters/
La prochaine échéance internationale, la plus imminente, ce sont les championnats d’Afrique…
Oui mais, permettez-moi avant de les évoquer de parler de notre avenir. En marge de ces Super Masters, nous avons assisté à la finale du championnat de scrabble scolaire. Les jeunes des quatre coins du pays après deux levées qui ont permis d’en sélectionner une soixantaine se sont affrontées dans des parties disputées dans le cadre du simultané mondial des jeunes. Pendant que les jeunes jouaient ici à Bona’Anja Siga Bonjo, il y avait des milliers de jeunes qui jouaient à travers le monde. Et les performances sont juste époustouflantes. Le gagnant est à plus de 90%.
C’’est-à-dire qu’il est en train de titiller le top, la perfection. C’est dire que notre avenir scrabblesque est entre de bonnes mains. Lorsqu’on parle d’avenir, on parle d’échéances ultérieures. La plus immédiate ce sont les championnats d’Afrique de scrabble prévus à Pointe-Noire à la fin du mois d’Avril. Nous y allons avec une cible dans le dos en raison notamment des résultats exceptionnels des Lions Indomptables pour que les Lions continuent de se faire respecter.
Les vainqueurs de cette édition des Super Masters constituent-ils des surprises ?
Ce serait excessif de parler de surprises. Parce que lorsqu’on regarde le podium de la variante duplicate, nous avons en troisième place un Ivoirien Kouadja Hermann qui est un habitué des podiums africains. A la deuxième place, Ivan Seundjeu. Il est le vice-champion du Défi aux derniers championnats du monde à Montauban, en Juillet dernier. King Josaphat Nkouete Cheuwa était quatrième à ces championnats du monde dans la catégorie élite et est quadruple champion d’Afrique en individuel. Ce sont plus des confirmations que des surprises. Même si par moments, en raison de l’adversité qu’on retrouve en place, on pouvait penser le contraire.
Le vainqueur de l’épreuve classique, Lionel Enginzi, semble sorti de nulle part…
Il pourrait sembler sorti de nulle part parce qu’aujourd’hui son palmarès sur le plan continental était encore vierge si l’on considère aujourd’hui que les Super Masters du Cameroun est une épreuve de dimension continentale. Toutefois, le microcosme scrabblesque le connait déjà au travers de ses performances dans la capitale de son pays Kinshasa où régulièrement, il truste les premières places dans les épreuves de scrabble classique. Je dirais que c’est une révélation-confirmation.
Comment appréciez-vous, de façon globale, le niveau technique de cette 10ème édition des Super Masters ?
Si je devais apprécier le niveau je rebaptiserai les Super Masters. Je les appellerais les « Hyper Masters ». Le niveau de la compétition était très élevé. Tous les cadors africains étaient là. Aussi bien ceux qui sont sur le continent que ceux qui évoluent dans la diaspora. Ça s’est joué. C’était âpre. C’est à la force des neurones que chacun des champions est allé décrocher la timbale. C’était une bataille âpre, ardue au terme de laquelle seuls les braves ont survécu et vaincu. Ça promet pour les échéances internationales car ça va agir comme au plus fort de la rivalité Nadal-Federer en tennis.
Ils se tiraient la bourre et ils tiraient finalement le meilleur d’eux-mêmes. Avec ces performances qui augmentent, on va avoir une espèce de nivellement par le haut Cela va permettre non seulement de booster le niveau africain, mais de nous permettre également lorsque nous serons sur la place mondiale d’être encore plus haut dans les performances, dans les attentes et dans les résultats.