Le Syndicat National des Footballeurs du Cameroun vient de publier son « Baromètre » mensuel. Le document compile les statistiques du mois de décembre, premier de la saison de foot en cours. Selon lui, la situation financière des joueurs de foot locaux ne devrait pas s’améliorer.
Le bilan des rémunérations des footballeurs et footballeuses locaux pour le mois de Décembre est « mauvais ». C’est le SYNAFOC (Syndicat National des Footballeurs du Cameroun) qui le dit. Tout est dans on « Baromètre » du mois de Décembre 2024 présenté le 16 Janvier 2025 à Yaoundé. Le document dévoile les chiffres des clubs de MTN Elite One, MTN Elite Two et de la Guinness Super League.
En MTN Elite One, le Taux moyen de paiements des salaires s’élève à 25%. Soit une baisse de 4 points par rapport au premier mois de compétition la saison passée. En MTN élite Two, il s’élève à 5%, soit une baisse de 10 points par rapport au premier mois de compétition la saison dernière. En Guinness Super League en revanche, toutes les joueuses ont reçu leurs salaires en Décembre.
La FECAFOOT sur le banc des accusés
Le SYNAFOC attribue en partie ces irrégularités dans les paiements à la Fédération Camerounaise de de Football (FECAFOOT). Celle-ci est accusée de violer ses propres règlements. Le Syndicat cite la Circulaire N°64/FCF/SG/DDF/CLM/2024 du Secrétaire Général de la FECAFOOT et ceux de la CAF qui « délivre des licences à des clubs notoirement connus pour ne pas payer les salaires des joueurs ». Ils accusent ces clubs qui n’auraient pas dû prendre part aux championnats de continuer « de faire ce qu’ils font de mieux avec la bénédiction de la Fédération ».
La seconde raison est la longue trêve (huit mois) observée par les clubs de l’élite. « Celle- ci a eu le malheur de placer les clubs en grande situation d’inconfort. Incapable de planifier correctement la reprise de leurs activités, ils hésitaient donc entre recruter de nouveaux joueurs ou non, payer des salaires à des joueurs sans activité ou non. La grande majorité ayant repris au mois d’Octobre, lorsqu’ils ont clairement choisi de payer les salaires pour ces mois-là, ils expliquent aux joueurs à tort et parfois de mauvaise foi que ces salaires comptent pour les mois de la saison régulière. C’est la raison pour laquelle vous avez assisté à de nombreux mouvements d’humeur en club au début de cette saison. Que ce soit dans le Canon sportif de Yaoundé, dans la Panthère ou même dans l’Union Sportive de Dla. Ces mouvements se poursuivront tant que les Présidents continueront d’interpréter avec malice les termes des contrats qu’ils signent avec leurs joueurs », assure le secrétaire général du SYNAFOC Daniel Blaise Ngos. Côté primes, ce n’est pas non plus le paradis.
Le pire est à venir….
Le taux de paiement des primes de signature est de25% en Guinness Super League. En Elite One, il est de 35% soit 9 points de plus que la saison dernière. L’Elite Two enregistre 3% de taux de paiement. Soit 3 points de moins que la saison passée. Concernant les primes de match, le taux de paiement est de 92 % en Guinness Super League, 60 % en Elite One (2 points de plus que la saison précédente). En Elite Two, il culmine à 40 %. Soit 4 points de moins que la saison 2023-2024. Le taux de paiement des primes d’entrainement est de 100 % en Guinness Super League, 99 % en Elite One (1 point de moins que l’année dernière). Et 100 % en Elite Two.
Le SYNAFOX relève que « les clubs ont de plus en plus de mal à respecter les engagements qu’ils prennent vis-à-vis des joueurs ». Il prédit une accentuation de cette situation en raison de signaux perçus. Entre autres les présidents de clubs qu’il faut bien « blâmer pour ne pas suffisamment s’activer à trouver des ressources de financement stables » qui « seront encore en difficulté ».
La subvention gouvernementale dédiée à la prise en charge de 22 joueurs et 3 membres du staff, ne peut, constate le syndicat, être d’un grand secours à ceux-ci. Parce que versée partiellement et de façon irrégulière depuis trois saisons. Des malversations sont dénoncées. « Cet argent qui doit être exclusivement affecté aux joueurs et aux staffs a fait l’objet de marchandage et chantage au point où il est passé de ressource certaine à ressource potentielle », déplorent les syndicalistes. Qui se demandE ce que deviennent les « quote-part du contrat de Naming MTN ? ». Ce sont, affirme le SYNAFOC « autant de signaux qui nous permettent de réaffirmer que les conditions des footballeurs se dégraderont mois après mois en cette saison particulière qui verra une nouvelle élection à la FECAFOOT ».