Les tests de sélection des pensionnaires de la 7ème promotion issus de la région du Littoral se sont déroulés le 16 Novembre 2024.
Le stade Saint Eloi Camrail reçoit des visiteurs inhabituels cette matinée du 16 Novembre 2024. Ce sont pour la plupart des jeunes gens, souvent des enfants de moins de douze ans. Il y en a d’autres un peu plus âgés. Souvent accompagnés de leurs parents, ils se pressent devant la petite table installée sous l’espace couvert qui jouxte les terrains de foot sablonneux.
C’est là qu’est installé le chef de pôle de l’Académie Nationale de Football (ANAFOOT) pour le Littoral Olivier Vassilios Esseme. Il lit les noms qui apparaissent sur les listes et une fois que les personnes appelées se présentent, les fait intégrer l’une des équipes qu’il constitue. Après cela l’entraineur de football chevronné conduit les joueurs sur le terrain. Protégé du brûlant soleil de ce samedi par une casquette, il donne des directives à la dizaine de collaborateurs présents autour du terrain principal. Le travail est coordonné par 4 ateliers. Le premier accueille les enfants et les classe par groupes. Le deuxième est un secrétariat qui enregistre les enfants et compose les équipes, un autre atelier achemine les joueurs sur le terrain où ils retrouvent l’atelier des experts (un expert pour chaque espace de terrain).

Ainsi se déroulent les tests de détection des talents footballistiques devant constituer la 7ème promotion de l’ANAFOOT. « Chaque début de saison sportive, qui coïncide avec l’année académique, nous ouvrons les portes aux nouveaux pensionnaires. Une caravane d’experts se déploie dans les dix pôles du Cameroun pour sélectionner les meilleurs pensionnaires qui devront faire partie de la 7ème promotion », renseigne Olivier Vassilios Esseme.
L’opération a commencé par les enregistrements il y a un mois. Des filles et garçons se sont fait inscrire. Le jour des sélections les retardataires sont acceptés. Ils doivent juste fournir une photocopie de leur acte de naissance. 4 groupes sont constitués. Celui des 8-9-10 ans, celui des 11-12-13 ans, celui des 14-15 ans et celui des 16 ans qui pouvait être ouvert à tout joueur de 17 ans intéressé. Près de 300 candidats sont ainsi enregistrés.
L’ANAFOOT comme un aimant…
Le patron de l’ANAFOOT dans le Littoral donne sur les indications sur le processus de sélection. « Les experts n’ont que les dossards, la couleur des chasubles des équipes, le plateau. Seul le secrétariat a les noms et les dossards. Sur la base de la notation des experts pour effectivement dire qui a été retenu. Seuls les enfants ayant eu le plus grand nombre d’étoiles le seront. Si un enfant a la notation des quatre experts, cela veut dire qu’il est retenu. S’il n’y en a pas eu quatre, on passera à trois. Sinon on revient à deux », fait-il savoir.

Beaucoup de parents présents au stade Saint Eloi veulent faire plaisir à leurs rejetons attirés par le ballon rond. A l’instar de Laurelle, la mère d’un élève de 15 ans nommé Léonel. « La passion de mon fils, c’est le football. Du coup, quand on a lancé la campagne, il n’a pas arrêté de demander à son père de l’inscrire dans un club de football. Celui-ci ne faisait rien parce qu’il craignait qu’il délaisse ses études au profit du football. Il s’en est remis à moi et j’ai décidé de l’accompagner ici. Surtout que c’est quelque chose de sérieux. Je souhaite qu’il devienne un grand footballeur tout en poursuivant ses études », nous explique-t-elle.
D’autres responsables de familles ont délibérément choisi de faire entrer leurs enfants dans ce qu’ils considèrent comme une structure sérieuse. « On a eu les échos à travers les médias, les réseaux sociaux et du coup, on s’est décidé à permettre à l’enfant de rentrer de façon juste et normale dans ce moule qui est l’ANAFOOT. Parce que nous estimons que c’est un cadre approprié pour l’évolution, pour la formation des enfants. Nous avons voulu obéir au principe qui consiste à passer des tests et que l’appréciation soit celle des jurys. Parce que nous savons qu’ailleurs ce n’est pas exactement la même chose. Ailleurs les choses se font en-dessous des tables. Mais ici le mode de fonctionnement est tellement transparent », confie Augustin Min, un père venu accompagner son fils de 12 ans.