Le promoteur du tournoi de vacances baptisé « Footstyl Ô Mulema » présente la 5ème édition lancée le 18 Août 2024 et insiste sur son apport dans la progression des footballeurs et l’évolution du football camerounais.
Qu’est-ce que le concept « Footstyl O Mulema » ?
C’est un concept qui se veut innovant. Nous voulons apporter un peu de ce que nous avons vu, de nos expériences dans plusieurs pays. Il est vrai que côté infrastructure, ce n’est pas toujours cela. Mais venir sur un terrain réduit, mettre du sable, demander aux jeunes de venir avec des tennis, faire des remplacements, remplacer si vous le voulez, un joueur qui est rentré, qui a joué, peut sortir, se reposer et revenir jouer, mettre le côté discipline – un carton jaune qui vous exclut du jeu pour 2 minutes, une exclusion définitive du match pour Le joueur averti qui écope d’un carton rouge – c’est une façon pour nous d’apporter quelque chose de nouveau. Encore que c’est le juste milieu entre le football classique et le beach soccer. Nous n’avons pas un championnat de beach soccer au Cameroun. Nous voulons simplement apporter notre pierre à l’édifice. Je suis un homme de média. Le but pour moi n’est pas de critiquer ce qui n’est pas bien fait, mais au-delà de relever des faits, de proposer des choses dans le but d’améliorer le football au Cameroun. Pour comprendre la difficulté, il faut soi-même se lancer pour palper la réalité du terrain.
Présentez-nous l’édition de cette année.
Pour vous dire la vérité, elle est assez brève. Généralement, elle s’étale sur une période d’un mois avec des matches qui se jouent exclusivement les week-ends. Cette fois-ci, nous n’aurons même pas deux semaines de compétition. On a commencé le 18 Août 2024 et on terminera le 31 Août. Pour cette édition, nous avons insisté auprès de nos partenaires. Nous leur avons demandé de faire contribuer tous ceux qui viennent participer à cette fête. Cela veut dire qu’il y a des lots à gagner pour tout le monde. Il y a des concours de tir sur la barre transversale, des ramasseurs de balles qui vont avoir des gadgets, des lots, des sacs pour la rentrée scolaire prévue le 9 Septembre prochain. Pour nous, cette édition est beaucoup plus une édition pour montrer aux jeunes qu’il y a une autre façon de faire au Cameroun et que les jeunes peuvent se rapprocher des entrepreneurs et peuvent discuter avec eux. Par exemple, le délégué de la Liga est là. Il y a pas mal de chefs d’entreprises qui viennent, qui voient bien des enfants qui savent non seulement jouer au football, mais qui sont aussi instruits car cette édition, nous la voulons instructive au-delà de l’agréable qui est le football avec tout le talent que ces garçons ont.
Quel est le profil-type des compétiteurs ?
Il faut que je sois honnête avec vous. On est partis lors de la première édition il y a de cela 5 ans avec un format de deux catégories : les seniors et les juniors. Sauf que, nous avons constaté que dans la catégorie des cadets qui devaient être des jeunes de moins de 15 ans, on retrouvait des garçons de 18 ans. On a dû supprimer cette catégorie-là pour ne pas se faire encombrer avec des tracasseries sur l’âge et les jugements qu’elles impliquent. C’était trop coûteux et nous avons décidé de ne faire qu’avec les seniors. Mais la particularité est que plus les équipes se renforcent, plus la compétition avance. Par exemple, vous ne pouvez disputer la finale que si vous avez auparavant joué un match de poule ou une demi-finale.
Le footballeur international Haschou Kerrido est dans la compétition. Il y en a d’autres ?
Cette année, c’est le seul. Ils sont nombreux qui jouent au foot à un niveau relevé. Ils sont nombreux à avoir disputé la dernière édition et qui sont partis hors du Cameroun. Ils sont venus, ont joué ici et aujourd’hui, ils ont signé à Troyes, à Niort. Nous ne fermons la porte à personne puisque c’est aussi une période où les gens ont envie de jouer. Parfois ce sont des jeunes de leurs quartiers qu’ils accompagnent pour apporter un peu de leur expérience. La fédération est en train d’harmoniser le calendrier de la saison et c’est une bonne chose pour eux.
Sur le plan de la compétitivité, qu’est-ce que le tournoi «Footstyl O Mulema » apporte à ceux qui le disputent ?
Il permet aux joueurs de Mtn Elite One et de MTN Elite Two de maintenir la forme. Il y a des recruteurs, et je peux vous dire qu’ils sont nombreux, qui viennent pour voir les profils, les joueurs. Parce que dans les quartiers, il y a beaucoup de talents et ils s’expriment. Ils sont libres de s’exprimer. C’est également ce qui fait que quand les joueurs savent que derrière il y a les entraîneurs, les recruteurs qui sont là, le niveau de jeu monte tout seul.
Si l’on vous demandait d’évaluer le chemin parcouru jusqu’ici…
C’est toujours difficile pour ce qui est des accompagnements. On a eu des éditions plus difficiles à organiser que celle-ci. Nous devions tout mettre en place avec nos maigres économies. Mais sur le microcosme économique, les entreprises commencent à comprendre. Même s’il n’y a pas un soutien en espèces sonnantes et trébuchantes, elles peuvent accompagner avec des maillots, des godasses, des gadgets. Quand une entreprise vient et donne à un tournoi comme celui-ci 20 sacs à dos, c’est une dotation qui peut servir aux ramasseurs de balles. Elle permet inéluctablement à leurs parents de réaliser des économies sur les dépenses liées à la prochaine rentrée scolaire.