Fondée en 2010 au Cameroun, cette discipline a entamé le processus devant lui permettre de s’implanter dans d’autres pays d’Afrique.
La trentaine de jeunes vêtus de kimonos rouges et pantalons noirs ont le regard rivé sur l’homme qui les dirige. Sous le chaud soleil de ce samedi matin, ils reproduisent les gestes que leur encadreur commande. Nous sommes au quartier Nyalla, dans le troisième arrondissement de Douala ce 22 Mars 2025. Le formateur Bertrand Sifou Batomen Yamen, donne des cours pratiques. Avec ses élèves, il revient sur les postures, les points, les blocages. Il fait des des démonstrations d’auto défense.. D’ autres sont destinées aux amis comme les pratiquants de l’art martial allemand bachi-kido. Tout ceci se fait sous le regard de parents visiblement contents de voir se produire leurs enfants. Ils assistent ainsi au lancement de la nouvelle saison de Djemsi Kuen.
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Elle va se poursuivre avec des stages, un passage de grades. La participation à la nuit des arts martiaux en Juillet va la clôturer. Les activités de routine ne sont pas en reste. « Chaque premier dimanche du mois, il y a regroupement de toutes les ceintures noires pour travailler et harmoniser les connaissances et les techniques. Parce qu’il y a plusieurs kuen de cours. Chez nous, il n’y a pas deux Djemsi Kuen. Tout ce que nous faisons doit être harmonisé », fait savoir le coordonnateur du Djemsi Kuen pour le Cameroun Rémy Sifou Ngueuleu. C’est la suite d’une aventure qui dure depuis plus de 15 ans.

L’envie de faire différent
Le Djemsi Kuen nait à la fin de la première décennie des années 2000. Son fondateur est Djibril Emou Siatou, un Camerounais spécialiste de la médecine physique de rééducation fonctionnelle. « J’ai tour à tour pratiqué un ensemble de courants dans les arts martiaux. Notamment la boxe anglaise où j’ai été champion du Littoral dans la catégorie mi-mouches dans les années 1986-1987. J’ai par ailleurs pratiqué le kung-fu traditionnel où je suis resté ceinture noire 6ème duan. J’ai participé à la promotion du full contact au Cameroun dans les années 1999 avec feu le grand maitre Jean Luc Bikouth. Cela m’a permis de me rendre compte qu’il était important pour moi d’implémenter mon expérience dans la pratique des arts martiaux et la coucher sous le prisme que je sentais.
‘C’est ainsi que j’arrive à la première création de la voie en 1999. Je l’appelle la EMSIA. Dans la suite de mes recherches, j’arrive à modifier la dénomination en 2010 en la baptisant dorénavant Djemsi Kuen. « Djemsi c’est l’anagramme de mon nom Djibril Emou Siatou. Kuen signifie « boxe » en mandarin. Etymologiquement, nous dirons que Djemsi Kuen c’est la boxe de Djibril Emou Siatou qui n’est pas un condensé des arts martiaux que j’ai pratiqués. C’est ma compréhension et ma projection de la pratique des arts martiaux », nous dévoile le géniteur de cet art martial qui fait son chemin.
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Un art martial qui s’internationalise
Il compte des pratiquants dans la région de l’Ouest, dans le Grand Nord et à l’Ouest. Le Djemsi Kouen est en cours d’implémentation au Sud. « Le nombre des disciples s’accroit », indique Djibril Emou Siatou. Bénéficiaire d’un agrément de l’Etat du Cameroun depuis le 10 Mars 2016, cet art martial s’implante peu à peu hors du pays. L’Association qui le chapeaute se charge de sa promotion et de sa vulgarisation au-delà du pays où il a vu le jour. Des responsables ont été nommés au Cameroun. Un démembrement pour l’Afrique a aussi vu le jour.

Son responsable a déjà été nommé. Au plan du langage verbal, les mots utilisés sont en mandarin. « Ayant pratiqué longuement le kung-fu traditionnel qui a déjà un index internationalement reconnu dans les arts martiaux, je n’ai pas voulu ouvrir une porte à la tribalisation de mon art martial en le faisant enseigner dans ma langue maternelle. J’ai laissé le soin à tous mes élèves de pouvoir retranscrire l’enseignement du Djemsi Kuen dans toutes les langues »
Notre interlocuteur, « ceinture noire 10ème duan » présente son sport comme une activité d’auto-défense par opposition à la « self defense ». Il explique que c’est un art martial vrai qui rend celui qui le pratique apte et prêt à parer aux situations éventuelles dans la rue, dans la vie. Trouver des solutions face aux situations qui se présentent. Le djemsikois (c’est le nom de ses disciples) est décrit comme « quelqu’un de prêt, d’aguerri, qui n’est pas dans la compétition ». En effet, le Djemsi Kuen ne fait pas de compétition.
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